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BULLETIN D'INFORMATION

ÉDITÉ PAR LA COMMISSION D'ISRAËL

ENCOURAGEMENTS A ISRAËL, CENTRE ÉTERNEL DE L'ATTENTION DU MONDE


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LA RÉUNION PUBLIQUE JUIVE LE 9 OCTOBRE 1910

À L'HIPPODROME DE NEW YORK

 

Préambule

Cet article du pasteur Charles Taze Russell paru il y a de nombreuses années, répond en partie aux questions qui nous sont constamment posées concernant notre position dans la chrétienté vis à vis du peuple Juif. Nous rappelons que les buts de la Commission sont légitimes, honnêtes, ouverts et loyaux. Que son message est tout à fait clair. La faveur de Dieu revient aux Juifs en Terre Sainte EN TANT QUE JUIFS. La Nation d'Israël n'entrera jamais dans le giron chrétien, mais elle sera employée en tant que Nation juive à la bénédiction de toute l'Humanité comme cela fut déclaré dès l'époque d'Abraham (Gen. 22 : 16-18) où les fondations du Sionisme furent posées. Es. 40 : 1, 2 invitent tous ceux qui croient à cela à l'annoncer, qu'ils soient des Gentils (Es. 11 : 10 et 60 : 3) ou des Juifs. Nous, de la Commission d'Israël, nous y croyons et le disons.

À L'HIPPODROME DE NEW YORK

Réunion Publique Juive - 9 octobre 1910

Le Pasteur Charles T. Russell, du Tabernacle de Brooklyn, a parlé devant un auditoire enthousiaste à l'Hippodrome de New York. Il avait reçu une invitation à parler au cours d'une réunion publique juive dans la grande salle de l'Hippodrome de New York. Suivent l'invitation faite à frère Russell et sa réponse :

New York, le 20 sept. 1910

Pasteur C. T. Russell, Brooklyn, N. Y.

« CHER MONSIEUR : La sympathie et l'intérêt que vous portez au peuple juif depuis des années ne nous ont pas échappé. Les révélations que vous avez faites des atrocités perpétrées contre notre race au nom de la chrétienté ont renforcé notre conviction que vous êtes un ami sincère. Votre discours sur "Jérusalem et les Espérances juives" a touché une corde sensible dans le cœur de nombre d'entre nous. Cependant, pour un temps, nous doutions qu'il pût se trouver un seul ministre chrétien à vouloir s'intéresser réellement à un Juif en tant que Juif et pas simplement avec l'espoir d'en faire un prosélyte. C'est à cause de ce sentiment que certains d'entre nous vous prièrent de faire une déclaration publique concernant la nature de l'intérêt que vous nous portez et nous désirons vous faire savoir que la déclaration que vous fîtes était très satisfaisante. Par elle, vous nous avez donné l'assurance que vous ne poussez pas des Juifs à devenir des chrétiens et à se joindre à l'une des sectes ou partis protestants ou catholiques. Cette déclaration, Pasteur Russell, a été largement publiée dans les journaux juifs. Nous sentons, en conséquence, que nous, en tant que Juifs, n'avons rien à craindre de vous. Au contraire, dans cette déclaration, vous avez mentionné que le fondement de l'intérêt que vous prouvez pour nous est basé sur votre foi dans les témoignages de notre loi et les messages de nos prophètes. Vous pouvez aisément comprendre combien nous sommes surpris de trouver un ministre chrétien qui reconnaît qu'il y a des prophéties de la Bible non accomplies encore, lesquelles appartiennent au Juif et non au chrétien, et que ces prophéties, d'après vos études, sont près d'un accomplissement d'une grande importance pour nous Juifs et, par notre intermédiaire comme peuple, pour les nations du monde.

Ces choses, Pasteur Russell, ont conduit à la formation d'un comité juif d'une réunion publique, lequel, par la présente lettre vous prie de faire un discours public, spécialement pour notre peuple. Si vous voulez avoir la bonté d'accepter cette invitation, voulez-vous nous permettre de suggérer un sujet pour votre discours, sujet qui, nous le croyons, sera très intéressant pour le public et spécialement pour les Juifs, savoir :  « Le Sionisme dans la Prophétie » ?

Quant à la réunion, nous suggérons dimanche après-midi à 3 h, le 9 octobre. Nous avons fait, pour cette date, le choix de l'Hippodrome, le plus vaste et le plus beau des auditoriums de New York, et nous espérons que la date et le lieu vous agréeront. Nous vous assurons également d'un grand auditoire d'Hébreux profondément intéressés, sans compter tous ceux qui peuvent venir du public en général.

Espérant vous lire bientôt, nous signons

Respectueusement à vous,

(LE COMITÉ JUIF DE LA RÉUNION PUBLIQUE)

 

(BROOKLYN, N.Y., 21 septembre 1910)

COMITÉ JUIF DE LA RÉUNION PUBLIQUE,

NEW YORK

MESSIEURS : — Votre aimable invitation à présenter un discours à la réunion publique du comité juif à l'Hippodrome de New York le dimanche 9 octobre est arrivée à temps. Je vous remercie pour la confiance que cette invitation implique. La date que vous avez choisie est non seulement appropriée dans son rapport avec la nouvelle année juive, mais elle s'harmonise très bien avec mes propres engagements, car je pars le 12 octobre pour des réunions à Londres et ailleurs en Grande-Bretagne.

Parmi les quelques membres éminents de votre peuple proposés comme président de la réunion publique, je choisis Mr. Barrondess, parce que j'ai eu personnellement le plaisir de m'entretenir avec lui et parce que je connais sa grande loyauté envers les intérêts de votre peuple et parce que je crois qu'il est très hautement estimé comme tel parmi vous.

Fidèlement et respectueusement vôtre, C. T. RUSSELL

*   *   *

Durant la semaine précédant la réunion publique, plusieurs milliers d'exemplaires d'un journal spécial imprimé en yiddish furent vendus dans des kiosques et distribués avec d'autres journaux en yiddish. Ce journal renfermait des citations provenant des écrits et sermons de frère Russell, et un compte rendu de ses découvertes en Palestine pendant sa visite récente en Terre Sainte. Dans ce journal, se trouvaient deux illustrations significatives.

L'une représentait un Juif âgé assis dans un cimetière, et entouré de pierres tombales. Chacune de ces pierres représentait l'une des espérances perdues. L'image montre que les Juifs ont atteint leur limite — toutes les espérances pratiquement anéanties, et ils ne savent pas dans quelle direction se tourner.

L'autre illustration représente le Juif se réveillant — il entend une voix, et levant les yeux avec surprise, il voit le Pasteur Russell, qui a en main un rouleau de leurs prophéties, et qui lui montre la Nouvelle Jérusalem à l'arrière-plan, qui se relèvera bientôt des ruines de la ville actuelle à l'intérieur des murs.

Le Pasteur Russell Acclamé

par un Auditoire d'Hébreux

4 000 auditeurs, réunis à l'Hippodrome, applaudissent quand le vénérable Pasteur de Brooklyn se fait le défenseur de l'établissement d'une nation juive. Des auditeurs qui vinrent pour discuter les vues d'un Gentil sur leur religion trouvent qu'il est d'accord avec leurs plus importantes croyances. Le prédicateur, après les avoir salués comme l'un des peuples les plus courageuses de la terre, dit que le royaume peut revenir pour eux vers 1914.

Hier après-midi, l'Hippodrome offrait le spectacle rare de 4 000 Juifs applaudissant un prédicateur Gentil après avoir écouté le sermon qu'il leur adressait concernant leur propre religion. Il s'agissait du célèbre Pasteur Russell du Tabernacle de Brooklyn, qui dirigeait un service des plus inhabituels. En son temps, le vénérable Pasteur a fait beaucoup de choses non-conformistes. Sa religion n'est liée à aucune dénomination particulière et embrasse, comme il le dit, toute l'humanité. Sa manière de l'enseigner lui est tout à fait personnelle. Pourtant, il n'a jamais accompli une chose plus originale que cette conférence et il n'a jamais eu plus de succès. Il attira à lui un auditoire composé — au moins en partie — de personnes venues dans l'intention de discuter avec lui, de s'indigner peut-être contre ce qui aurait pu apparaître comme un sujet importun. « Le Pasteur Russell va essayer de convertir les Juifs au christianisme » : voilà ce qu'avaient entendu de nombreuses personnes avant la réunion. « Il veut faire du prosélytisme ».

D'ABORD ACCUEILLI PAR UN SILENCE

Parmi la foule qui remplissait la vaste salle de spectacle, se trouvaient de nombreux rabbins et docteurs venus pour répondre énergiquement, au cas où le chrétien attaquerait leur religion ou chercherait à les gagner à la sienne. Leurs questions et leurs critiques étaient déjà prêtes. Il fut d'abord reçu par un silence de mort. Cependant, le Pasteur ne chercha pas à convertir les Juifs. À leur grande joie, il fit ressortir les bonnes choses de leur religion, et s'accorda avec eux dans leurs croyances les plus importantes quant à leur salut. Finalement, après avoir chaudement défendu le plan des Juifs pour établir leur nation, il déchaîna un tonnerre d'applaudissements en dirigeant un chœur pris parmi les cantiques sionistes : « Hatikva ­Notre espérance ».

Le Pasteur Russell sur la scène de l'Hippodrome en 1910

Jamais peut-être l'Hippodrome n'avait vu un auditoire plus intéressant. De toutes les parties de la ville étaient venus des Juifs à l'esprit sérieux pour entendre ce qu'un étranger, un Gentil, pouvait bien avoir à leur dire dans un service tenu pendant leur semaine de fête, appelée Rosh Hashanah. C'étaient des hommes et des femmes calmes, bien vêtus et réfléchis. Parmi eux se trouvaient de nombreuses éminentes personnalités juives du monde littéraire. Quelques-uns d'entre eux escortèrent le Pasteur Russell à l'Hippodrome en automobile et prirent ensuite place dans la salle. Ces hommes de lettres reconnaissaient le Pasteur comme un écrivain et un investigateur de réputation internationale, en matière de Judaïsme et de Sionisme. Parmi ceux qui étaient présents se trouvaient le Dr Jacobs du American Hebrew ; W. J. Solomon et J. Brosky du Hebrew Standard ; Louis Lipsky du Maccabean ; A. B. Landau du Warheit ; Leo Wolfsohn, Président des Sociétés roumaines ; J. Pfeffer du Jewish Weekly ; S. Diamont du Jewish Spirit ; J. Arondess du Jewish Big Stick ; Mr Goldman du H'Yom, le seul quotidien juif.

AUCUN SYMBOLE RELIGIEUX

On ne voyait sur la scène de l'Hippodrome aucun symbole d'une religion quelconque. Elle était entièrement vide sauf un petit lutrin et trois drapeaux de paix suspendus à des cordes de soie. L'un était la bannière bien connue de soie blanche portant au centre les Étoiles et les Rayures ainsi que les mots « Paix parmi les nations » en lettres d'or. Un autre drapeau portait un arc-en-ciel et le mot « Pax ». Le troisième était une bande de soie portant, en petit format, la représentation des drapeaux de toutes les nations. Il n'y eut pas de préliminaires. Le Pasteur Russell, grand, droit et la barbe blanche, traversa la scène sans être introduit, leva la main et fit chanter l'hymne « Zion's glad day » [Jour heureux de Sion] par un double quatuor du Tabernacle de Brooklyn. Les membres de cette organisation sont Mrs E. W. Brenneisen, Mrs E. N. Detweiler, Miss Blanche Raymond et Mrs Raymond, Emil Hirscher, C. Meyers, J. P. MacPherson et J. Mockridge. Les voix s'accordaient parfaitement, et l'hymne, sans aucun accompagnement instrumental, fit une profonde impression.

Pourtant, l'auditoire semblait demeurer dans une froide réserve. Il n'y eut aucun applaudissement mais tous demeurèrent silencieux, observant la haute stature du Pasteur. Toutefois, lorsqu'il commença à parler, ils lui accordèrent une attention respectueuse. Grâce à sa voix puissante en même temps qu'attrayante qui portait dans la vaste salle, le ministre non-conformiste se fit entendre de chaque auditeur. Son intonation plut à leurs oreilles, ses gestes lui gagnèrent la sympathie de tous, et en peu de temps la profonde connaissance qu'il manifestait de son sujet suscita leur intérêt. Bien que toujours silencieux, les 4 000 auditeurs se sentirent peu à peu « attirés » vers lui.

LA RÉSERVE ET LE DOUTE S'ÉVANOUISSENT

Bientôt, toute réserve et tout doute possible sur l'entière sincérité et la bienveillance du Pasteur Russell s'évanouirent. Ensuite, la mention du nom d'un grand dirigeant juif — qui, déclara l'orateur, avait été suscité par Dieu pour la cause — déchaîna un tonnerre d'applaudissements. À partir de ce moment, l'auditoire lui fut acquis. Les Juifs devinrent aussi enthousiastes à son égard que s'il avait été un grand rabbin ou un orateur célèbre de leur propre religion. Il les salua comme étant l'un des peuples de la terre les plus courageuses — ayant gardé leur foi à travers les persécutions et les cruautés de tous les autres peuples pendant des milliers d'années. Il prédit qu'avant longtemps, ils seraient les plus grands de la terre — non pas simplement comme un peuple, désormais, mais comme une nation. Par un système de déductions établies sur les prophéties du passé, le Pasteur déclara que le retour du royaume des Juifs pouvait avoir lieu à une période aussi proche que l'année 1914. La persécution serait terminée et le bonheur universel triompherait.

Ayant terminé son discours [lire le compte rendu ci-dessous], le Pasteur fit de nouveau un signe à sa chorale qui entonna cette fois les accords originaux, de résonance étrangère de l'hymne de Sion « Notre espérance », l'un des chefs-d’œuvre du poète oriental, lmber. Des voix chrétiennes chantant le cantique juif, c'était là un événement sans précédent qui causa une très grande surprise. Pendant un temps, les auditeurs juifs n'en pouvaient croire leurs oreilles. Puis, certains qu'il s'agissait bien de leur propre cantique, ils applaudirent et claquèrent des mains avec tant d'ardeur qu'ils couvrirent la musique ; ensuite ils se joignirent par centaines pour chanter la seconde strophe. Au plus fort de l'enthousiasme par-dessus l'effet de surprise qu'il avait préparé, le Pasteur Russell quitta la scène et la réunion s'acheva avec la fin de l'hymne. Il fut félicité par de grands nombres d'hommes et de femmes qui étaient arrivés avec des dispositions d'esprit indifférentes, sinon hostiles. Ils déclarèrent tous qu'il s'était fait un ami de chacun de ceux qui l'avaient écouté.

Ce qui suit est un compte rendu sténographique du discours entier

PASTEUR RUSSELL :

Je vais vous lire dans votre perception d'après les Saintes Écritures, la traduction Leeser, la version en hébreu : Ps. 102 : 13-16 : « Tu te lèveras, [0 Éternel] ; tu auras compassion de Sion ; car c'est le temps d'user de grâce envers elle, car le temps assigné est venu. Car tes serviteurs prennent plaisir à ses pierres, et ont compassion de sa poussière. Alors les nations craindront le nom de l'Éternel, et tous les rois de la terre, ta gloire ». Malachie 3 : 1, 5, 6, 7 : « Voici, j'envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi ; et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple, et l'Ange de l'alliance en qui vous prenez plaisir, — voici, il vient, dit l'Éternel des armées. Et je m'approcherai de vous en jugement, et je serai un prompt témoin... Car moi, l'Éternel, je ne change pas ; et vous, fils de Jacob, vous n'en avez pas fini. Dès les jours de vos pères, vous vous êtes détournés de mes statuts, et vous ne les avez pas gardés. Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l'Éternel des armées » (Segond, note).

Ézéchiel 16 : 60-63 : « Mais je me souviendrai de mon alliance avec toi dans les jours de ta jeunesse, et j'établirai pour toi une alliance éternelle. Et tu te souviendras de tes voies ; et tu seras confuse, quand tu recevras tes sœurs, tes aînées, avec celles qui sont plus jeunes que toi, et que je te les donnerai pour filles, mais non pas par ton alliance [mais non parce que tu as été fidèle à l'alliance]. Et j'établirai mon alliance avec toi, et tu sauras que je suis l'Éternel ; afin que tu te souviennes, et que tu sois honteuse, et que tu n'ouvres plus la bouche, à cause de ta confusion, quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait, dit le Seigneur, l'Éternel ».

Jérémie 31 : 31-37 : « Voici, des jours viennent, dit l'Éternel, et j'établirai avec la maison d'Israël et avec la maison de Juda une nouvelle alliance, non selon l'alliance que je fis avec leurs pères, au jour où je les pris par la main pour les faire sortir du pays d'Égypte, mon alliance qu'ils ont rompue, quoique je sois leur mari, dit l'Éternel. Car c'est ici l'alliance que j'établirai avec la maison d'Israël, après ces jours-là, dit l'Éternel : Je mettrai ma loi au-dedans d'eux, et je l'écrirai sur leur cœur, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple ; et ils n'enseigneront plus chacun son prochain, et chacun son frère, disant : Connaissez l'Éternel ; car ils me connaîtront tous, depuis le petit d'entre eux jusqu'au grand, dit l'Éternel ; car je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché. Ainsi dit l'Éternel, qui donne le soleil pour la lumière du jour, les ordonnances de la lune et des étoiles pour la lumière de la nuit ; qui soulève la mer, et il fait mugir ses flots ; l'Éternel des armées est son nom : Si jamais ces ordonnances s'en vont de devant moi, dit l'Éternel, la semence d'Israël cessera aussi d'être une nation devant moi pour toujours ! Ainsi dit l'Éternel : Si on mesure les cieux en haut, et qu'on sonde les fondements de la terre en bas, alors aussi moi, je rejetterai toute la descendance d'Israël, à cause de tout ce qu'ils ont fait, dit l'Éternel » (version Segond — note).

« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez (consolez) au cœur de Jérusalem, et criez-lui que son temps de détresse est accompli, que son iniquité est acquittée ; car elle a reçu de la main de l'Éternel le double pour tous ses péchés » Ésaïe 40 : 1, 2 (en français version Darby essentiellement — Trad.).

A suivre....

 

redaction@israelvivra.com

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