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			 ÉDITÉ PAR LA COMMISSION D'ISRAËL 
			
			
			
			Article publié sur THE TIMES OF ISRAËL 
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		ISRAËL DANS LA 
		PROPHETIE ET SES ACCOMPLISSEMENTS 
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            Préambule 
			
			
			Lors de notre voyage en Pologne, nous avons visité Auschwitz, le plus mortel, de tous 
			les camps de concentration allemands, avec un nombre maximum de 
			détenus, camps annexes inclus de 155.000. Estimation du nombre de 
			morts : entre 2,1 et 2,5 millions, dont près 
			de 
			2 millions de 
			Juifs massacrés ou gazés, 
			
			ainsi que des polonais, tziganes et des 
			prisonniers de guerre soviétiques. Près de 330.000 détenus moururent 
			de faim, de mauvais traitements, etc.  
			
			
			D’être sur les lieux où s’est déroulé 
			le chapitre le plus effroyable du vingtième siècle, la persécution 
			haineuse et la tentative d'extermination du peuple juif par le 
			régime nazi d'Adolf Hitler, a été pour nous un moment intense de prière et 
			de recueillement. Cette page exceptionnellement cruelle 
			et déterminée à effacer les Juifs de la surface de la terre, sa 
			barbarie a redéfini le mot « holocauste » et a marqué la 
			civilisation occidentale d'une tache qui ne peut être effacée, ni 
			oubliée. 
			
			
			Certaines personnes enseignent qu'il n'existe pas de Satan personnel 
			- qu'il n'y a qu'un principe de mal, appelé l'« 
			Adversaire 
			» (Job 1 : 6) ou « Satan 
			». Les écritures enseignent cependant, qu'il y a, non seulement un « 
			mauvais principe 
			», mais un Mal Principal, même un Prince du Mal, appelé Satan ! Et 
			c'est lui qui a suscité, qui continue à susciter maintenant et, nous 
			le craignons, qui continuera à susciter une telle opposition au 
			Sionisme que, (sans intervention divine), elle détruirait la nation 
			d'Israël et contrecarrerait par là-même les desseins de Dieu sur la 
			Terre. 
			
			
			
			 Satan sait très bien que le 
			Rétablissement d'Israël marquera, selon les desseins éternels de 
			Dieu, la fin de sa propre domination mauvaise sur l'homme. De là 
			proviennent l'intelligence sous-jacente, l'amertume, la continuité, 
			l'universalité et la coordination, dans notre jour prophétique, de 
			la haine envers les Juifs et le Sionisme en particulier, et 
			d'épisodes tels que l'Holocauste [le terme Shoah (catastrophe) est 
			plus approprié] en Europe — 
			
			qui fut un essai de génocide 
			systématique provoqué par Satan. 
			
			
			Hitler avait déjà déclenché contre 
			les Juifs sa « Solution Finale », son vaste programme inhumainement 
			cruel de stérilisation génétique. Avant sa défaite, l'Allemagne 
			avait pris six millions de vies juives, un tiers de toute la 
			population juive du monde. Si l'Allemagne avait obtenu la victoire, 
			Hitler aurait achevé ses desseins féroces (en réalité ceux de 
			Satan), en entraînant le monde dans le sillage de ses armées pour 
			détruire cette « 
			semence d'Abraham 
			», et pour refuser le Pays d'Israël 
			à ses seuls vrais héritiers. 
			
			
			Cependant, tel est le soin de Dieu 
			sur les Juifs, que quoi qu'il arrive, Il les préservera de 
			l'anéantissement et les élèvera pour accomplir Ses desseins en eux, 
			à Son temps convenable (Jér. 46 : 27, 28). Les morts se relèveront pour se joindre aux vivants (Ezéch. 37 : 
			12-14 ; Osée 13 : 14) ; et dans la réalisation des desseins éternels 
			de Dieu, non seulement Israël, mais la terre elle-même et tous ses 
			peuples émergeront de dessous le voile du mal (Es. 25 : 7, 8) car 
			toute la création se réjouira ensemble dans les rayons du soleil de 
			l'amour de Dieu (Ps. 148 ; Ps. 150). 
			
			
			Nous désirons à cette occasion 
			publier l’expérience vécue, d’un de nos amis chrétien polonais, 
			responsable de notre mouvement, déporté dans ce camp de la mort, il 
			aida bon nombres de Juifs au sein même du camp d’Auschwitz, 
			
			son témoignage contribuera à lutter 
			contre l’oubli. 
			
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			TEMOIGNAGE 
			
			
			« Plusieurs fois je fus 
			arraché des mains de la mort » 
			
			
			
			 Wiktor Stachowiak 
			né le dimanche 5 septembre 1897 à Lutom dans le 
			district de Poznan, il mourut à 93 ans le 21 mai 1990. En janvier 1941, 
			je fus convoqué au bureau de la Gestapo à Poznan, afin qu’ils 
			puissent connaître par mon moyen tout ce qui concernait le Mouvement 
			Missionnaire Intérieur Laïque, l’œuvre que je faisais en Pologne, 
			comme son représentant. Après une conversation de quatre heures avec 
			les officiers de la Gestapo sur ce sujet, ils m’ordonnèrent de 
			dissoudre ce mouvement. Ils m’interdirent toute activité telle que 
			celle que j’avais sous le régime polonais. On me dit de rompre 
			toutes relations avec les ecclésias (assemblées) et de cesser toute 
			correspondance avec elles. Ensuite, une proposition me fut présentée 
			de devenir un dénonciateur (un espion) à leur profit que j’espionne 
			mes frères dans la foi, et 
			procure des  informations sur eux. Trois fois je rejetais cette 
			proposition vigoureusement. Parce que je la rejetais, on me dit 
			qu’on me traiterait en conséquence. Je fus convoqué plusieurs fois 
			au bureau de la Gestapo. Le 31 décembre 1941, les frères étaient 
			réunis pour dire adieu à la vieille année et fêter la nouvelle. A 
			cette réunion, nous renouvelâmes notre résolution de tenir 
			fidèlement pour le Seigneur et d’endurer toutes les épreuves qu’il 
			permettrait de nous arriver. Dans mon entretien avec les frères, je 
			dis : Mes bien-aimés ! Le Seigneur me donne à comprendre qu’avant 
			longtemps je vous quitterai soyez zélés tenez fidèlement pour notre 
			Dieu, notre Seigneur, la Vérité et les frères, quand les épreuves 
			vous arriveront. Ce fut un douloureux et triste moment quand je 
			prononçai ces paroles. Les frères pleuraient. 
			
			
			Le 16 mars 1942 fut un jour mémorable dans ma 
			vie ! A treize heures, j’étais au travail ; plusieurs membres de la 
			Gestapo vinrent et m’enlevèrent de mon travail, me conduisant je ne 
			savais où. En chemin, je priais le Seigneur de permettre que 
			j’endure l’épreuve fidèlement. Je sentais que j’étais arrêté. Je 
			sentais que je ne serais plus libre jusqu’à la fin de la guerre. 
			J’étais déjà traité comme un esclave. Je sentais que de terribles 
			épreuves étaient devant moi ! Je n’avais jamais su ce que c’est que 
			d’être prisonnier. Mon cœur est sensible à toute parole vulgaire et 
			moqueuse comme celles qui me blessèrent grandement. Par exemple, ils 
			me dirent « Priez maintenant 
			votre Dieu juif qu’Il vous délivre de nos mains 
			» « Voyez ce à quoi la Bible et 
			vos frères vous ont amené 
			 ». Je me 
			taisais. Je leur déclarais seulement que j’accomplissais mon devoir 
			envers mon prochain en servant les frères. Ils me menèrent au bureau 
			de la Gestapo et me conduisirent dans une pièce où 
			 je vis, 
			suspendues aux murs, mes cartes, que la Gestapo avait prises chez 
			moi, durant une perquisition faite plusieurs heures avant mon 
			arrestation le Divin Plan des Ages, le Tabernacle, et la gravure du 
			songe de Nébucadnetsar Dan. 2 : 31 à 45. Derrière une table étaient 
			assis plusieurs membres de la Gestapo et un mécanicien (?). L’un 
			d’eux, montrant la carte, demanda : « 
			Connaissez-vous ceci !
			 
			». Je répondis Oui ! Parlez-nous en, dit-il. On me tendit les 
			Saintes Ecritures et, à leur demande, j’interprétai la gravure du 
			songe de Nébucadnetsar, prouvant mes explications par des versets 
			des Ecritures. Je  leur demandai si c’était l’enseignement des 
			Saintes Ecritures ou de l’imagination humaine ? On me répondit que «
			c’est l’enseignement des Saintes 
			Ecritures ». On me demanda quand 
			viendra le Royaume ? Je répondis que je ne connaissais pas la date 
			de sa venue ; mais je crois qu’il viendra. Ils me demandèrent 
			ensuite s’il y aurait encore des guerres ? Je répondis qu’il y 
			aurait encore de grands troubles sur la terre en liaison avec des 
			guerres. Par cela ils comprirent que je voulais dire qu’ils ne 
			gagneraient pas la guerre, car les hitlériens croyaient et 
			prêchaient que lorsqu’ils gagneraient la guerre il y aurait la paix 
			pendant mille ans et qu’il n’y aurait 
			
			 plus du tout de guerre. 
			Ensuite, j’expliquai la Carte des Ages et du Tabernacle pendant une 
			heure environ. J’étais heureux de pouvoir comparaître devant les «
			conciles 
			» et les « autorités 
			» et rendre témoignage à la Vérité. On me demanda aussi si je 
			faisais l’œuvre de représentant seul ou avec un aide ? Je répondis 
			que je la faisais seul. En conséquence, ils me répondirent « 
			Nous ne vous laisserons pas en liberté, 
			mais nous vous emprisonnerons ». Je 
			reçus cela calmement. 
			
			
			Je fus emmené en prison. C’était la première 
			fois que j’étais amené en contact avec des prisonniers et les 
			conditions de la prison. Ce ne fut pas un agréable, mais un triste 
			moment ! Je continuais à prier, mon esprit étant grandement tendu 
			parce que je ne savais rien de ce qui était arrivé à ma famille et 
			aux frères. Je devais dormir sur le plancher et cela sans 
			couverture ! Il faisait très froid dans la cellule, car c’était en 
			mars. Outre ceci, des punaises me tourmentaient, et il y avait 
			d’autres désagréments. Quelques prisonniers avaient les fers aux 
			mains et aux pieds. Combien la vue de ces choses semble terrible ! 
			Mais notre Seigneur permit que de plus dures épreuves m’arrivent. 
			Après quelques jours, je tombai malade. Il ne me fut donné aucun 
			secours aussi mes souffrances augmentèrent. Je pensais que là serait 
			la fin de ma course mais je persévérais toujours dans la prière, 
			demandant à Dieu la victoire et que, non ma volonté, mais la Sienne 
			soit faite. 
			
			
			Dans ces épreuves je reçus du secours de notre Seigneur. 
			Les portes de notre cellule s’ouvrirent et on appela mon nom. Je 
			sortis dans le corridor. Devant moi se tenait un civil, et il me 
			demanda la raison de mon arrestation. Puis, le membre de la Gestapo 
			qui était avec lui regarda dans une autre direction, et à ce moment 
			il me parla en polonais : « J’ai 
			des salutations pour vous de votre femme et de votre fille 
			» et il me tendit une lettre et ajouta que je ne dise rien à 
			personne à ce sujet. C’était un citoyen polonais servant la police 
			criminelle allemande par qui ma fille m’envoyait une lettre 
			réconfortante. Retournant à la cellule, dans un coin, j’ouvris et 
			lus cette lettre. Elle me donnait des détails sur ma maison et les 
			frères, déclarant que les frères tenaient fidèlement pour le 
			Seigneur, inébranlables, et que tous allaient bien. Il me vint alors 
			à l’esprit la scène où notre Seigneur, dans le jardin de Gethsémané, 
			avait été réconforté par un ange. 
			
			
			Plusieurs jours après, le Seigneur me donna, à 
			moi, prisonnier, le privilège de parler des Saintes Ecritures. O 
			quel grand privilège ce fut pour un prisonnier de donner de la 
			consolation et de l’espérance à l’humanité opprimée. Je fis des 
			discours sur les sujets suivants : 1 — La Création du Monde ; 2 — La 
			Fin du Monde ; 3 — Qui était Jésus ; et 4 — Qu’est-ce qu’un chrétien 
			? Alors que je donnais ma dernière étude aux prisonniers, un membre 
			de la Gestapo qui était de garde dans le corridor de la prison, la 
			surprit. Immédiatement, il ouvrit la porte de ma cellule et, 
			entrant, demanda qui parlait, parce qu’il était 20 heures quand 
			toutes les lumières étaient déjà éteintes et que durant ce temps il 
			était interdit de parler, je répondis que c’était moi qui parlais. A 
			ma réponse, il essaya de me frapper, mais le Seigneur ne le permit 
			pas. Je Le remerciai beaucoup pour le privilège de prêcher 
			l’évangile en prison. Peu de temps après, je fus transféré dans une 
			autre prison de 
			 Poznan, au Fort 7. D’abord un fort, il avait été 
			transformé en prison. Elle était entièrement souterraine et était 
			sombre et froide. Une petite lumière électrique brûlait seulement 
			pendant le jour. Deux fois par jour, on nous conduisait  dehors et 
			nous devions courir alors sur une distance d’environ deux cents 
			mètres et cela sous les coups de fouet et le tir des balles de 
			fusils. C’était un réel « Enfer 
			de Dante » ! Les cellules étaient 
			pleines d’air impur dans lequel vivaient 158 prisonniers. Nous 
			étions aussi emmenés pour de soi-disant exercices et de la 
			gymnastique. Durant ces exercices on nous disait d’escalader une 
			colline aussi vite que nous pouvions et en même temps nous étions 
			battus avec des fouets, et des chiens spécialement entraînés étaient 
			excités à nous attraper. C’étaient de réelles tortures, mais pas un 
			moment je ne doutais de l’aide de notre Seigneur et jamais je ne me 
			décourageais quant à ma consécration et mon sacrifice. Je croyais 
			que le Seigneur voulait seulement éprouver ma foi et mon amour. Me 
			donnant à la prière, je demandai au Seigneur que je puisse supporter 
			l’épreuve fidèlement. Partout j’ai vu la main du Seigneur sur moi 
			qui me conduisait dans toutes ces épreuves et expériences. Je fus 
			toujours, par Lui, réconforté et fortifié. Pendant que j’étais dans 
			cette cellule souterraine, je fus au milieu de divers prisonniers, 
			Il y avait là des gens ignorants ou instruits et quelques prêtres 
			catholiques romains. Avec ces derniers et en présence de tous les 
			prisonniers j’eus une discussion sur le sujet Jésus est-Il Dieu ? La 
			discussion dura plusieurs heures, et le Seigneur me donna la 
			puissance de réfuter les erreurs catholiques sur ce point. La Vérité 
			et les Saintes Ecritures remportèrent la victoire ! Tous les 
			prisonniers admirent que c’est comme disent les Saintes Ecritures. 
			La discussion m’ouvrit la voie pour parler sur la Vérité, après quoi 
			je fus très actif en prêchant l’évangile du Royaume de Dieu. 
			
			
			La veille de Noël, je ne m’attendais à rien, 
			mais je pensais aux promesses de Dieu données par notre Seigneur 
			comme Roi et Libérateur de l’humanité. Les prisonniers faisaient des 
			préparatifs pour cette soirée. Le surveillant des cellules préparait 
			un programme en cette occasion. J’étais assis tranquillement lisant 
			les Saintes Ecritures. Je me servais des Ecritures dans ma cellule 
			avec beaucoup de tact, je les étudiais et, comme Parole de Dieu, 
			elles me réconfortaient et me fortifiaient. Le premier à parler en 
			cette occasion fut le prêtre d’un monastère. Il fit une très courte 
			causerie. Après lui, un professeur et artiste peintre spirite parla. 
			Mais il ne dit pas grand chose non plus aux prisonniers. La première 
			et la seconde causerie n’étaient pas du tout sur le sujet de la 
			veillée de Noël. Les prisonniers me demandèrent de leur dire quelque 
			chose. Ils savaient que j’avais été arrêté à cause de la religion. 
			Je fus heureux que le Seigneur me donnât de nouveau le privilège de 
			parler. La base de mon discours fut Luc 2 : 10, 11. Je parlai 
			pendant 25 minutes ; les cœurs des prisonniers étaient profondément 
			émus et ils pleurèrent beaucoup ! L’entretien émut tous les cœurs 
			dans les cellules de la prison, après quoi suivirent les souhaits 
			les uns aux autres, que tous puissent retourner en bonne santé chez 
			eux. Le prêtre du monastère et les prisonniers vinrent me donner un 
			baiser sur la joue et dirent « Frère, nous vous souhaitons l’endurance et la victoire à tous vos 
			moments en prison
			». Je leur fis les 
			mêmes vœux. Après cela j’eus une discussion avec le professeur et 
			artiste spirite. Dans la discussion, la Vérité réfuta complètement 
			sa compréhension erronée en présence de tous les prisonniers. 
			J’étais aimé parce que je partageais avec chacun tout ce que 
			j’avais. 
			
			
			L’incident suivant m’affermit encore plus dans l’obéissance 
			et la fidélité envers Dieu : Le 8 janvier 1943, à 11 heures, eut 
			lieu l’exécution de 32 polonais, dont 5 femmes. L’exécution eut lieu 
			par pendaison. Neuf condamnés à la fois montaient à l’échafaud ils 
			étaient condamnés pour leurs convictions politiques. Après la 
			lecture du verdict, les membres de chaque groupe chantèrent l’hymne 
			national polonais et donnèrent leur vie, hommes et femmes. Au moment 
			de l’exécution ils déclarèrent : « 
			Nous mourons pour notre Pologne et 
			notre Patrie ». C’étaient des gens qui 
			ne connaissaient pas la Vérité et n’avaient aucune connaissance des 
			bénédictions futures. Ayant reçu la bénédiction d’une telle 
			abondance de grâce et de l’espérance des bénédictions futures, ma 
			foi devint plus forte et plus courageuse. S’il devait m’arriver de 
			donner ma vie d’une manière semblable, j’étais sûr de pouvoir le 
			faire, même avec un plus grand zèle et une plus grande fidélité 
			qu’eux afin de pouvoir finir ma vie comme victorieux. 
			Cette scène véritablement me ranima et me donna plus d’esprit de 
			dignité et de courage, au point que je sentis la crainte me quitter 
			entièrement. Je me rappelai aussi Joseph dans la prison en Egypte, 
			les expériences de Job et celles de notre Seigneur dans le jardin de 
			Gethsémané. L’histoire de Joseph contribua grandement à mon zèle, à 
			ma force et à ma fidélité dans le service pour le Seigneur. J’ai 
			toujours remercié le Seigneur pour Sa grâce et Sa bénédiction que je 
			reçus en prison, et que, en dépit des souffrances, Il m’ait donné le 
			privilège de prêcher la Parole de Dieu, ce que je fis aussi souvent 
			que je pus. 
			
			
			QUELQUES FAVEURS SPECIALES 
			
			Une 
			grande surprise m’arriva. Comme prisonnier de confiance, on me fit 
			sortir pour la première fois de la prison, c’est-à-dire en ville. Je 
			travaillais avec un autre prisonnier dans une villa où nous posâmes 
			des conducteurs électriques. Dans cette villa vivait une famille 
			polonaise à qui je demandai d’être assez bonne pour informer ma 
			femme et ma fille que je travaillais là. Je désirais grandement les 
			voir. Elles avaient le désir de me voir, car six mois avaient passé 
			depuis que nous nous étions vus. Le Seigneur dirigea la chose de 
			sorte que ma femme vint à cette villa et elle se déguisa comme si 
			elle était sa propriétaire. Oh ! Qu’il fut béni le moment où nous 
			nous vîmes ! Là, nous parlâmes ensemble sur les causes de mon 
			arrestation qu’elle ne connaissait pas à cette époque. J’appris 
			aussi comment se trouvaient les frères et je fus grandement heureux. 
			Tous deux nous nous agenouillâmes dans la prière et remerciâmes 
			notre bon et grand Dieu pour Sa grâce et Sa protection sur nous tous. 
			Le jour suivant était un dimanche. Le Seigneur arrangea les choses 
			pour que ma fille et les frères vinssent à la villa et j’eus le 
			privilège de les voir. Ce fut un moment béni et heureux ! Je suis 
			incapable de décrire la joie que j’ai expérimentée en les voyants. 
			
			
			Plusieurs semaines après, le Seigneur me 
			prépara une joie plus grande encore. Un des membres de la Gestapo 
			m’emmena chez lui pour faire dans sa maison quelque travail 
			personnel. C’était une personne de caractère comparativement bon. 
			Après que j’eus achevé mon travail, il demanda si j’aimerais visiter 
			ma famille ? Je répondis oui Il me conduisit chez un de nos frères 
			dans la Vérité. Là, après en avoir été informés d’avance, ma femme 
			et ma fille vinrent avec plusieurs frères. J’eus le privilège de 
			rester là en compagnie de ma femme, de ma fille et des frères 
			pendant quatre heures. En ceci, je vis la main du Seigneur sur moi. 
			C’était la dernière 
			 fois que je passais un moment en compagnie des 
			chers amis à Poznan. Je fus emmené à ce terrible « 
			camp de la mort 
			» à Oswiecim (Auschwitz — le pire de tous les camps de 
			concentration). Heureusement, le Seigneur avant mon départ à cet 
			endroit me donna le privilège de voir ma famille et les frères dans 
			la maison d’un frère. La vue du camp d’Oswiecim fit sur moi une 
			impression navrante. Mais je n’ai jamais douté de l’infinie 
			puissance de Dieu. Priant continuellement, je croyais que Dieu seul 
			pouvait me délivrer de tout ! 
			
			Ma 
			première expérience dans ce camp fut que je tombai malade de la 
			grippe et d’une terrible  diarrhée accompagnée de mauvais traitements 
			et de coups. Il n’y avait aucun soin pour les malades, aucun malade 
			n’obtenait d’être hospitalisé. On pouvait s’attendre à aller plus 
			tôt au four crématoire. Aussi dans ces expériences je m’abandonnai 
			entièrement à la volonté de Dieu et mis toute ma confiance en Lui. 
			J’étais résigné au milieu des pires conditions que Dieu avait 
			permises pour moi. Cependant, même étant malade, je devais me lever 
			avec tous au commandement pour plusieurs heures. Un jour, ma force 
			m’abandonna entièrement et je perdis connaissance. Le Seigneur 
			m’aida par le moyen des coprisonniers qui me soutinrent dans leurs 
			bras afin que je ne tombe pas. Autrement, j’aurais été envoyé dans 
			le quartier des malades, puis au four crématoire, comme il arrivait 
			dans de tels cas. Mais le Seigneur me permit de supporter cette 
			expérience et, lentement, je recouvrai ma santé. J’étais grandement 
			épuisé. Après plusieurs semaines, le Seigneur me donna de nouveau le 
			privilège de me réjouir. J’obtins du travail et, en l’accomplissant, 
			je pouvais me mouvoir 
			 autour du camp de concentration et me procurer 
			de la nourriture qui me fortifia. En cela aussi, la main du Seigneur 
			fut sur moi ! Le Seigneur savait que j’aurais davantage d’épreuves, 
			mais, fortifié, je serais plus capable de les supporter. Les 
			épreuves subséquentes furent les maladies qui me mirent en danger 
			ainsi que les autres, telles que la typhoïde, la malaria, la grippe, 
			la diarrhée, etc. Ces maladies en conduisaient des milliers à la 
			tombe — au four crématoire. Quatre-vingt-quinze pour cent des 
			prisonniers furent atteints de ces maladies. Grâce à Dieu, je me 
			tirai de toutes ces maladies et aidai les autres prisonniers autant 
			que je pus. La  destruction de masses de gens avait sur moi un effet 
			attristant. La destruction était faite en tuant, gazant et brûlant. 
			Quoique voyant des gens entièrement dépourvus d’humanité et sans la 
			moindre miséricorde, je ne déclinai cependant pas spirituellement. 
			J’acceptai ces expériences en me soumettant à la volonté de Dieu. 
			J’étais préparé à tout. Plusieurs fois je fus arraché des mains de 
			la mort. Par exemple, une fois, à minuit, au commandement du 
			directeur du camp, tous les prisonniers durent se lever et se rendre 
			à un lieu désigné. Là, ils durent se déshabiller entièrement et se 
			tenir devant les membres de la Gestapo. Deux bandits d’entre eux 
			choisirent les gens qui devaient être gazés. Et de cela, le Seigneur 
			me délivra, bien qu’il y eut 1 400 personnes choisies et brûlées 
			dans le four crématoire. Ce fut un grand danger pour moi. Cette 
			nuit, cette terrible nuit je ne l’oublierai jamais, je n’oublierai 
			jamais comment ces gens qui n’avaient aucune foi se désespéraient, 
			et ceux qui l’avaient se soumettaient à la plus terrible expérience. 
			Je fus délivré par Dieu de ce danger.  
			
			
			AUTRES METHODES DE TORTURES DE LA GESTAPO 
			
			
			Le Seigneur permit encore que d’autres 
			expériences m’arrivent. La méthode précédente n’était pas la seule 
			que la Gestapo employait pour détruire les prisonniers. Ils 
			connaissaient d’autres moyens de destruction. 
			
			 A 15 ou 16° au-dessous 
			de zéro, ils nous conduisaient dans le froid et nous commandaient de 
			nous déshabiller entièrement, puis nous emmenaient à trois cents 
			mètres dans un établissement de bains. Là nous recevions un bain 
			chaud. Après ce bain, nous étions ramenés précipitamment sous de 
			forts coups de fouets à nos quartiers. Dans ces quartiers, après 
			quelques heures, on pouvait constater des pneumonies et d’autres 
			maladies, suivies dans beaucoup de cas par la mort. Et de toutes ces 
			expériences, le Seigneur me fit sortir sain et sauf. En vérité, le 
			Seigneur éprouve tous ceux qui L’aiment de tout leur cœur et de 
			toute leur âme ; mais Il les délivre de toutes ces épreuves. Après 
			ces expériences, j’eus beaucoup de joie, car le Seigneur me donna le 
			privilège de prêcher l’Evangile dans cet horrible « 
			camp de la mort 
			». Dans ce camp, j’eus le privilège de gagner un frère, Boleslaw 
			Sobala, un frère bien aimé dont je fis la connaissance avec la 
			Vérité. Aujourd’hui, entièrement consacré, il se réjouit dans la 
			liberté, vivant à Gdansk et je suis en correspondance avec lui. 
			
			
			J’eus aussi diverses discussions avec 
			plusieurs personnes instruites telles que des instituteurs, des 
			professeurs et des membres du clergé. A cause de cela je devins 
			connu dans le camp de telle manière qu’ils m’appelèrent « 
			évêque ». 
			En dépit de dures épreuves, le zèle pour la Vérité ne m’abandonna 
			pas. Comme pour Jérémie « Sa 
			Parole était dans mon cœur comme un feu brûlant, renfermé dans mes 
			os je fus las de la retenir, et je ne l’ai pu 
			» 20 : 7 à 9, ainsi il en était pour moi. Et comme l’Apôtre le dit 
			en 1 Jean 4 : 18 : « Il n’y a 
			pas de crainte dans l’amour, car l’amour parfait bannit la crainte ». 
			J’avais acquis la conviction que quiconque se confie en Dieu 
			entièrement et s’appuie sur Lui de tout son cœur, se sent toujours 
			en sûreté, même si les temps peuvent être très dangereux. Quand 
			c’est le moment de prêcher la Vérité, le Seigneur donne toujours 
			l’occasion favorable de le faire. 
			
			
			J’APPORTAI AUSSI BEAUCOUP DE CONSOLATION AUX JUIFS 
			
			
			  
			
			
			J’apportai aussi beaucoup de consolation aux 
			Juifs. Je les réconfortais en leur disant que dans un avenir 
			prochain le Royaume serait établi en Palestine ; que même s’ils 
			allaient à la destruction dans le four crématoire, ils sortiraient 
			de leurs tombeaux et que le Messie les ressusciterait. Dans la 
			crainte de la mort, les  Juifs se réunissaient continuellement en 
			groupes et faisaient des prières. Le 
			désespoir était terrible parmi 
			ces Juifs. J’ai souvent pensé à la prophétie de Jérémie 16 : 16 à 18 
			qui s’accomplissait devant mes yeux. Au milieu des plus 
			
			
			 dures 
			expériences dans lesquelles je me trouvais, ma foi ne cessa pas, 
			mais devint encore plus forte. Beaucoup des magnifiques exemples 
			donnés par frère Russell furent un 
			secours qui m’aida à 
			supporter mes expériences, par exemple que 
			chaque « vase 
			» doit passer par un feu intense avant de devenir tel. Une bonne 
			chose pour moi fut la connaissance de Daniel chapitre 3 et « 
			des trois jeunes hébreux dans la 
			fournaise ardente », hors de laquelle 
			ils sortent victorieux ! 
			
			A 
			cause de l’approche du front russe, le 1er novembre 1944 
			je fus évacué dans un autre fameux camp de concentration, à 
			Oranienburg, en Allemagne. Là, à la station de chemin de fer, nous 
			fûmes accueillis à  grands coups de fouets, à la suite desquels 
			plusieurs perdirent connaissance. Nous fûmes conduits dans une des 
			salles de ce camp et, sans aucun soin, nous dormîmes sur le sol sans 
			couverture et sans soin de propreté. Ici commença mon dur travail, 
			de 6 heures à 19 heures. Ensuite des appels qui 
			
			 duraient plusieurs 
			heures au dehors, la tête découverte où la neige tombait et fondait 
			et coulait sur la figure. Nous avions sur nous un vêtement léger, 
			des souliers entièrement usés et dans lesquels l’eau entrait, mes 
			pieds étant à cause de cela continuellement froids. Les nuits 
			étaient troublées par plusieurs 
			raids. Durant le jour, le dur 
			travail, la faim et la soif m’accablaient, et la nuit le manque de 
			sommeil. Jour après jour je perdais du poids. Ce fut une dure 
			expérience pour moi ! Voyant que la fin de la guerre s’approchait, 
			mon désir de liberté était grand. 
			
			Comme le front russe s’approchait 
			de Berlin, il fut décidé d’évacuer le camp. Une nuit, tous les 
			
			 prisonniers furent conduits dehors à une place indiquée et obligés 
			de quitter le camp. Nous allâmes à pied dans la direction de 
			Hambourg. Plus de 40 000 prisonniers furent emmenés de ce camp. Tous 
			les jours nous faisions environ trente kilomètres. Nous allions avec 
			une forte escorte de baïonnettes et de carabines, ne recevant aucune 
			nourriture en chemin. La faim augmentait jour après jour. Quiconque 
			faiblissait sur la route était tué d’un coup de fusil. La faim nous 
			obligeait à manger la végétation qui croissait sur le bord de la 
			route, y compris des betteraves. Les nuits se passaient dans les 
			granges ou dans les forêts à ciel ouvert. 
			
			Une 
			nuit, je fis le plan avec un frère de nous enfuir, voyant la mort 
			par la faim devant nous et étant sans aucun soin humain. Notre seule 
			confiance était en Dieu ! Je résolus avec le frère de demander le 
			conseil du Seigneur. Dans la forêt, sous un arbre, je priai le 
			Seigneur pour demander si je devais entreprendre de rester ou de 
			m’échapper. Le Seigneur me donna à comprendre que je reste dans les 
			bois jusqu’au matin. Ainsi, sous l’arbre où nous priions nous nous 
			endormîmes jusqu’au matin. Nous n’avions rien pour dîner ou souper. 
			Notre souper fut la prière ! C’est ainsi que nous dormîmes là 
			jusqu’au matin. 
			
			
			
			 Le 
			Seigneur me conseilla de ne pas me séparer des autres. Nous allâmes 
			encore une journée. Nous étions très faibles. Nous étions conduits 
			sur des routes par lesquelles les armées allemandes battaient en 
			retraite dans la direction de la mer. En chemin nous vîmes des 
			combats aériens et des bombardements de routes sur lesquelles les 
			armées allemandes battaient en retraite. Un grand danger nous 
			menaçait tous. Après plusieurs heures de marche, les batailles 
			s’arrêtèrent. Nous apprîmes qu’en face de nous étaient les armées 
			américaines. Une grande joie s’ensuivit dans nos cœurs à tous ! 
			
			En 
			approchant à environ 200 mètres vers un pont qui traversait une 
			rivière, nous y vîmes des soldats des armées américaines. A la vue 
			de ces soldats l’hymne national polonais fut entonné par les 
			prisonniers, d’autres nations s’y joignant. On n’entendait plus que 
			des expressions de joie enthousiaste ! Un cri de liberté en 
			l’honneur de l’Armée américaine s’éleva ! Je donnai la main au frère 
			qui allait avec moi et dit Dieu a sauvé nos vies ! Tous les 
			prisonniers ressemblaient à des squelettes, en haillons, altérés et 
			épuisés. Notre marche avait duré du 21 avril au 2 mai 1945. Ce fut 
			le point culminant de mes souffrances dans mon épreuve ! En chemin, 
			nous avions perdu 15 000 prisonniers qui étaient tombés par suite 
			d’épuisement et avaient été détruits. 
			
			
			Ainsi que je l’avais pensé à mon arrestation, je ne serais pas libre 
			avant la fin de la guerre. Le soin de Dieu m’avait éprouvé et gardé 
			à chaque pas jusqu’au temps de ma délivrance. Bien que très épuisé, 
			j’étais heureux de ma liberté. Je pesais 55 kilos contre 92 à mon 
			arrestation. Je demeurai pendant une période de trois semaines dans 
			un camp polonais où je gagnai un peu de forces. Le Seigneur dirigea 
			mes pensées de façon à me décider à retourner à Poznan. Je vis 
			cependant que mon voyage ne serait pas aisé, car les trains 
			n’étaient pas encore rétablis et cela à cause des ponts détruits. 
			Nous décidâmes d’entreprendre le voyage à l’aide de chevaux et de 
			voitures. Nous trouvâmes deux chevaux sans propriétaires avec 
			lesquels nous commençâmes notre voyage. Nous allâmes ainsi pendant 
			huit jours. 
			
			Nous 
			arrivâmes à la première station de chemin de fer à Steten (Szczecin) 
			d’où, par train, nous atteignîmes Starogard. Il y avait là un train 
			qui devait partir pour mon lieu de résidence, Poznan. Je fus très 
			heureux d’être dans mon pays natal. Je me tins sur le toit d’un 
			wagon et non à l’intérieur, parce qu’il n’y avait plus de place dans 
			la voiture. Je me demandais continuellement si ma famille était 
			encore en vie, parce que pendant six mois je n’avais rien su d’elle 
			; et je savais que, dans Poznan, les batailles de rues avaient fait 
			rage pendant trente jours. En chemin, j’appris que Poznan était 
			fortement endommagé. J’avais une forte foi que le Seigneur avait 
			gardé ma famille pour laquelle je priais continuellement. J’avais 
			prié aussi le Seigneur de garder toute ma littérature biblique, ce 
			qu’il fit aussi. 
			
			Je fus très heureux d’arriver à Poznan. Puis je fus 
			heureux que ma maison n’était pas détruite. Et je fus plus heureux 
			encore quand je rencontrai ma famille qui était au complet et en 
			très bonne santé, et ma littérature biblique intacte ! Ma joie était 
			sans limites ! O la joie quand je vis pour la première fois les 
			visages des chers et bien-aimés frères de l’assemblée de Poznan ! Je 
			fus reçu par eux avec affection ! Je retrouvais à présent les choses 
			comme je les avais laissées trois ans et deux mois avant. J’étais 
			très heureux que les frères aient tenu si fidèlement dans diverses 
			épreuves et expériences, et presque toute ma famille qui avait perdu 
			son soutien. Cependant, notre 
			Seigneur avait pris soin d’elle. Pour cette 
			raison, ma première pensée fut de rendre avec ma famille mes plus 
			sincères remerciements à notre Dieu pour toutes les épreuves 
			expérimentées, pour la grande faveur, et l’inexprimable protection 
			qu’il nous avait montrée durant cette terrible guerre. « 
			Grandes et merveilleuses sont Tes 
			œuvres, O Seigneur Dieu Tout-Puissant ! Justes et vraies sont Tes 
			voies O Roi des Saints ». Les paroles 
			de Deut. 31 : 8 étaient vraiment accomplies « 
			L’Eternel est celui qui marche devant 
			toi ; il sera avec toi ; il ne te laissera pas et ne t’abandonnera 
			pas ; ne crains point et ne t’effraye point  
			». 
			
			
			  
			
			
			P’ 1er décembre 1946 
			
            Rédaction
            : Jacques Obojtek 
			
            
			Pour la Commission 
			d'Israël 
			
			  
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